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Tech : Où sont les femmes ? Les chiffres

Du XIX° siècle à la Seconde Guerre mondiale, la programmation est essentiellement effectuée par des femmes et l’histoire de la Tech est jalonnée de grandes figures féminines dont les inventions résonnent encore aujourd’hui . Dans les années 50, la moitié des effectifs du secteur informatique sont encore des femmes. Pourtant, dans les années 90 que le nombre de femmes dans les filières numériques chute. Cette sous-représentation actuelles des femmes dans le domaine du numérique découle de plusieurs facteurs exposés que nous vous présentons ci-dessous.


Selon une enquête de 2021 menée conjointement par l’école informatique Epitech et l’institut Ipsos, les femmes sont sous-représentées dans le secteur du numérique puisqu’elles représentent seulement 30 % des salariés, tous métiers confondus.

Cela s’explique notamment par la disparité que l’on peut observer dans les choix d’orientation. En effet, si 57 % des diplômés de l’enseignement supérieur sont des femmes, seules 25 % d’entre elles obtiennent un diplôme dans les filières du numérique, et 13 % de ces diplômées travaillent effectivement dans le secteur du numérique.

Cette sous-représentation des femmes dans le domaine du numérique découle de plusieurs facteurs.


Les stéréotypes des parents éloignent les filles des métiers du numérique

Les parents sont les principaux prescripteurs en matière d'orientation, devant les professeurs, les professionnels ou un tiers. Les choix d’orientation des jeunes se font aussi en fonction de leur genre. Ainsi, seulement 33 % des filles sont encouragées par leurs parents à s’orienter vers les métiers du numérique contre 61 % des garçons.

Comment expliquer, qu’alors même qu’elles obtiennent plus de 14/20 de moyenne dans les matières scientifiques et que 56 % des lycéennes sont intéressées par l’informatique / le numérique, que seulement 37 % de celles-ci envisagent de s’orienter vers une école d’informatique ou une école d’ingénieur ?  Plus sévères avec elles-mêmes quant à leur niveau, seulement 36 % des filles pensent avoir le niveau pour suivre une formation en école d’informatique contre 62 % des garçons, les parents étant du même avis.

Les critères de choix des lycéens pour leur futur métier sont déjà clairs et, en réalité, très peu différents selon les sexes. Ce sont plutôt les parents qui projettent des attentes différentes. De fait, la possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle est citée en 2ème position pour les parents de filles, contre la 5ème position pour les parents de garçons. Pourtant, tout le monde, lycéens comme parents, s’accorde sur le fait qu’il s’agit de métiers bien rémunérés, d’avenir et qui permettent d’agir sur les grands enjeux d’aujourd’hui. Tout ceci devrait donc plaider pour les métiers du numérique.


La mauvaise connaissance des métiers du numérique

Mais le secteur du numérique est mal connu : 70 % des lycéens et lycéennes disent ne pas connaître le métier d’expert informatique alors qu’ils sont 73 % de lycéens et 60 % de lycéennes à dire qu’ils aimeraient travailler dans un domaine du numérique quand ces domaines leurs sont cités. 

Moins informées sur ces métiers et moins encouragées à les choisir, les filles sont de fait moins exposées à un discours positif sur les écoles d’informatique et les métiers du numérique. Ainsi, les perceptions négatives l’emportent : les métiers du numérique sont souvent jugés trop techniques, solitaires, ennuyeux et monotones. De plus, ces métiers sont considérés comme des métiers masculins où les femmes y trouvent difficilement leur place (38 % des lycéennes et 33 % des lycéens).

On voit donc que la sous-représentation des femmes est un fait de société et a un vrai coût économique, en plus d’être porteuse d’inégalités. Le secteur du numérique est celui qui générera le plus de nouveaux emplois dans les années à venir et en exclure les femmes serait les priver d’opportunités d’emploi dans un secteur en forte croissance, avec de fortes perspectives de carrières, d’un statut prestigieux et d’emplois bien rémunérés. Selon la Commission Européenne, si les femmes occupaient autant d’emplois que les hommes dans le secteur du numérique, le PIB européen connaîtrait un gain d’environ 9 milliards d’euros par an. Pour la France, la parité dans le secteur du numérique générerait 10 % de PIB supplémentaire d’ici à 2025 selon une étude de McKinsey.

Au-delà de l’aspect économique, la prédominance des hommes induit un certain sexisme ordinaire dans la conception même des technologies. Par exemple, l’application mobile « Santé » d’Apple (permettant de suivre sa santé, ses efforts, performances et évolutions physiques) n’a pas permis pendant longtemps de renseigner le cycle menstruel des utilisatrices alors que celui-ci a un impact sur les performances et la santé de chacune. On en trouve aussi trace dans l’intelligence artificielle, induisant des technologies biaisées, comme par exemple avec les problèmes de reconnaissance faciale des femmes noires. En effet, les données apportées à l’IA sont majoritairement des photos d’hommes blancs. Les données sont le miroir des inégalités et discrimination de notre société.


En conclusion, ce n’est pas seulement aux femmes de faire face aux inégalités hommes et femmes. Il s’agit de prendre conscience que c’est un problème social et que chacun se doit d’agir. Ainsi, la notion de responsabilité des entreprises entre en jeu, ce qui se ressent au travers des parcours de nos collaboratrices.

Écrit par L'équipe Shopopop
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