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Les nouveaux modes de livraison collaboratifs

Depuis l'avènement du covoiturage, les nouveaux modes de consommation collaboratifs connaissent un essor fulgurant. Parmi eux : la livraison collaborative. Rapidement devenue un service essentiel pour accompagner les commerces face aux nombreux événements (et crises) qui marquent leur quotidien, la livraison collaborative répond également aux exigences des consommateurs. Analyse et enjeux d’un modèle disruptif.


Qu’est-ce que la livraison collaborative ?

Inspirée des modes de consommation collaboratifs, la livraison collaborative - aussi appelée co-livraison ou crowdshipping - consiste à mettre en relation différents acteurs par l’intermédiaire d’un site internet ou d’une application mobile. Grâce à ces nouveaux modes de livraisons, les commerçants peuvent proposer un service simple et rapide à leurs clients, et des particuliers profitent d’un trajet régulier pour livrer leurs voisins ou récupérer des colis en échange d’une gratification.

  • 55% des consommateurs accepteraient de livrer les courses de leurs voisins
  • Pour 64% d’entre eux, la personne qui effectue la livraison n’est pas un critère important
  • 48% des particuliers interrogés se déclarent prêts à effectuer des livraisons collaboratives avec comme motivation d’amortir leurs frais de déplacements (61%), de rendre service (22%) ou de gagner de l’argent (17%)

(source : Capgemini, 2019)


Livraison à domicile : vers de nouveaux usages

Ces dernières années, le marché de la livraison à domicile s’est complexifié : les usages ont évolué et de nouveaux services ont émergé pour rendre l’expérience client plus personnalisée et flexible, à contre-courant de la traditionnelle livraison à domicile annoncée « entre 8h et 18h ». Les consommateurs ont rapidement adopté ces nouveaux usages et pris l’habitude se faire livrer leurs courses à domicile dans un créneau personnalisé de 2h et leurs maisons sont devenues les nouvelles cabines d’essayage.

Tableau des changements de paradigmes sur la livraison à domicile

De nouveaux usages qui poussent aujourd’hui les magasins à remettre en question leur modèle pour rester compétitif et proposer une expérience complémentaire, notamment autour des enjeux liés au « dernier kilomètre ». 30% à 40% du coût total du transport est porté par ce dernier kilomètre, c’est donc lui qui coûte le plus cher dans la chaîne logistique d’une livraison.

Pour répondre à cette problématique du dernier kilomètre, les commerces se sont alors tournés vers de nouveaux modes de livraison plus flexibles, comme la livraison collaborative qui valorise le maillage territorial d’une marque et les commerces de proximité, en zone rurale comme en zone urbaine. Pour Cultura, enseigne de loisirs créatifs, ces nouvelles solutions de transports collaboratives viennent redonner du sens à nos modes de consommation grâce à un déploiement local et répondent aux besoins des clients avec souplesse et réactivité :

« Nous avons des entrepôts bien sûr, mais nous avons aussi des magasins partout en France qui ont du stock, sur lesquels on peut désormais s’appuyer pour satisfaire nos clients et les livrer rapidement à domicile ».

Philippe, leader innovation chez Cultura

Les magasins peuvent ainsi s’affranchir de nombreuses contraintes (pas d’investissement initial, pas de frais structurel lié à l’achat d’un véhicule) et absorber les pics ou les creux de livraison, comme ça a été le cas lors du premier confinement.


Panorama des plateformes de livraison

Le paysage de la logistique comprend de nombreuses plateformes de livraison en France et à l’international. Si parmi ces plateformes beaucoup fonctionnent sur un modèle Uberisé, certaines défendent un modèle de livraison plus collaboratif :

  • Plateformes collaboratives : usage ponctuel et raisonné, livraison urbaine et rurale, communauté centrée autour du partage et de l’entraide
  • Plateformes Uberisées : usage professionnel, livraison ultra rapide et urbaine, distances très courtes et volume limité
  • Plateformes techniques : usage B2B, dédiées à la mise en relation des magasins et des plateformes de livraison
Tableau comparatif des solutions de livraison à domicile

A l’occasion d’un webinar autour de la livraison collaborative en juin 2021, différents acteurs du secteur ont pris la parole pour décrypter les enjeux de ce nouveau modèle de consommation. Zoom sur trois de ces solutions collaboratives :


Woop – Orchestrateur de livraison

Via une plateforme technologique, Woop propose un catalogue de solutions de transports et de relais colis dédiées aux retailers. La plateforme met en relation les marques et les consommateurs en proposant une expérience de livraison engagée et connectée.


Welco – Point relais entre voisins

Première solution de récupération de colis entre particuliers, Welco réinvente le point relais entre voisins, avec une expérience utilisateur géolocalisée et rémunérée. En 2021, ce sont plus de 70 000 colis qui ont été récupérés par les Welkers (voisins particuliers).


Shopopop – Solution de livraison collaborative

Leader de la livraison collaborative en Europe, Shopopop compte plus d’un million de livraisons depuis sa création en 2016. Grâce à ses 1 550 magasins partenaires et sa communauté de milliers de livreurs particuliers (les Shoppers), Shopopop propose son service de livraison collaborative partout en France, en milieu rural et urbain. Course alimentaire, mode, culture, bricolage, fleurs, vin… les Shoppers livrent différents types de commandes !


La proximité au cœur du modèle collaboratif

La livraison collaborative c’est avant tout la promesse de plus de lien social et de proximité, comme se faire livrer par ses voisins, parfois par une personne que l’on connaît, ou récupérer son colis tout près de chez soi. Autant de rencontres qui offrent parfois de belles histoires :

J'ai fait ma première course aujourd'hui à Nantes avec Shopopop et pour la petite anecdote j'ai livré un bouquet de fleurs à une personne pour qui c'était une surprise, quel bonheur de voir son sourire sur son visage quand elle a ouvert la porte ! Très bonne expérience que je renouvellerai sans hésiter !

Lucas, Shopper avec Shopopop

Ces plateformes sont une solution alternative aux services traditionnels de livraison qui impliquent souvent de faire un aller-retour au Drive d’un magasin ou point relais, trouver une place de parking, patienter dans la file d’attente… Elles veulent aussi offrir plus de flexibilité aux particuliers et aux commerçants, avec un service disponible en dehors des horaires d'ouverture classiques (soirée, week-ends et jours fériés), qui s’adapte facilement aux fluctuations de la demande.

Personne au volant de sa voiture en milieu rural

Le succès de ces nouveaux modèles économiques repose sur un ancrage territorial fort permettant de livrer partout en France au départ des magasins de proximité, notamment dans les zones rurales. Johan Ricaut, cofondateur de Shopopop, commente :

« Avant le premier confinement en mars 2020, nous étions autour de 25 000 livraisons par mois. Un mois plus tard, nous avons passé la barre des 80 000 livraisons. Les magasins se sont rapidement organisés pour bénéficier de ce service collaboratif, car la taille de notre communauté de livreurs particuliers à l’échelle locale était suffisante ».

Le coût est également un argument de poids pour les commerçants, puisqu’il se situe en moyenne autour de 9 euros pour une livraison faite par un particulier, contre 15 euros avec un opérateur plus traditionnel.

Si le magasin “brick and mortar” - qui désigne l'entreprise de vente traditionnelle et physique - a encore de beaux jours devant lui, il peut désormais compter sur l’offre collaborative pour se développer, qui se veut différenciante et complémentaire, comme une alternative à la livraison traditionnelle.


Uberisation ou économie collaborative ?

Si les deux concepts sont nés de la transformation digitale, ils ne partagent pas les mêmes usages, les mêmes codes et n’ont pas le même cadre légal. Johan Ricaut, cofondateur de Shopopop, décrypte ces nouvelles tendances dans une tribune pour Les Echos.

La livraison collaborative est avant tout un service à caractère occasionnel : ce sont des particuliers qui rendent service à d’autres particuliers, contre une gratification. Avec Shopopop, un utilisateur réalise en moyenne entre 8 à 10 livraisons par mois - soit l’équivalent de 50 à 80 euros. Un petit plus pour arrondir ses fins de mois, dont l’objectif n’est pas de remplacer une rémunération complète et professionnelle.

Personne tenant un téléphone dans sa main avec l'application Shopopop

Chez Shopopop, les livreurs particuliers optimisent leurs ressources et profitent de leurs trajets réguliers pour livrer les courses de leurs voisins. Un système d’affichage intelligent a été mis en place sur l’application pour réguler son utilisation et éviter une professionnalisation du service. Les livraisons sont réparties de façon équitable entre les Shoppers et l’usage de la plateforme est ainsi mesuré.

D’un point de vue légal, les règles qui entourent la livraison collaborative évoluent à mesure que la pratique grandit, de façon à consolider et cadrer ces nouveaux modèles. La France souhaite ainsi proposer un terrain de jeu réglementé aux plateformes de cotransportage, qu’elles proposent un service de longue ou courte distance. Un plafond de gain est par exemple en cours de discussion, pour développer de façon sereine ces nouvelles pratiques et marquer la différence entre un modèle professionnel - ou Uberisé - et un modèle collaboratif.


Là où le covoiturage a mis près de 10 ans à s’affirmer comme un standard du transport de personnes, la livraison collaborative emprunte aujourd’hui ce même chemin. Si sa pratique est récente, les acteurs du secteur entendent bien démocratiser et inscrire son usage dans la durée, à l’image d’une routine mesurée mais régulière.

Écrit par L'équipe Shopopop
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